Pas facile de susciter la motivation chez nos élèves lorsqu’ils vivent des situations difficiles à la maison…
J’ai eu la chance de faire mon tout premier stage en classe jumelée à Howick qui est un tout petit village en Montérégie. Abordant une cote de pauvreté atteignant 9/10, les gens qui habitent cette ville n’ont pas un trait haut taux de scolarisation et ils ont, pour la plupart, de faibles revenus. Plusieurs familles viennent s’y installer, mais repartent après quelques années. Cette composante fait en sorte que l’école accueille beaucoup d’enfants perdus qui sont « trimbalés » d’une ville à une autre. Plusieurs de ces enfants vivent dans des situations familiales difficiles et précaires et se retrouvent face à peu de ressources.
En continuant, le taux de réussite des élèves de l’école est plutôt inférieur à la moyenne. Plusieurs élèves sont en difficulté d’apprentissage. De ce fait, huit élèves doubleurs se trouvaient parmi mes dix-neuf élèves dans ma classe de stage. La motivation de ces derniers n’était pas très élevée. Je me suis sentie impuissante face à cette situation même si je savais pertinemment que je ne pouvais pas corriger leur situation familiale. Toutefois, je voulais vraiment aider mes élèves à augmenter leur motivation scolaire, et ce, dans le but de hausser leurs résultats scolaires.
Selon moi, je crois qu’il est difficile pour ces élèves de performer à l’école tout en ayant de la motivation scolaire, et ce, pour plusieurs raisons. Tout d’abord, je crois qu’une des raisons principales qui causent cette réalité est la faible scolarisation des parents de ces élèves. En effet, il est possible que des parents ne soient pas capables d’aider et d’appuyer leurs enfants suffisamment dans leur parcours scolaire. Dans une autre perspective, il est possible que certains de ces enfants vivent des situations familiales difficiles. S’ils vivent beaucoup de problèmes à la maison, les élèves auront beaucoup de difficultés à s’intéresser à la vie scolaire et à développer leur confiance en eux-mêmes.
Plusieurs théories peuvent expliquer cette réalité. Une qui peut bien être identifiée à la situation est celle de la théorie de Maslow qui classe les besoins des êtres humains dans une pyramide qui établit une hiérarchie des besoins fondamentaux. Dans les faits, cette pyramide classe les besoins dans cinq paliers différents soient en ordre d’importance : les besoins physiologiques, les besoins liés à la sécurité, les besoins liés à l’appartenance et à l’amour, les besoins liés à l’estime de soi et les besoins de l’actualisation de soi. L’estime de soi se retrouve donc au quatrième palier.
La théorie défend que les besoins fondamentaux qui regroupent les besoins physiologiques et les besoins liés à la sécurité doivent être suffisamment comblés pour que les autres paliers puissent se développer correctement. La plupart des enfants dans ma classe de stage vivent dans une réalité précaire, il est donc difficile pour eux de se développer sainement dans un milieu peu équilibré. Cette réalité fait en sorte que les enfants ont de la difficulté à l’école puisque toute leur énergie est consacrée à assouvir les besoins des paliers fondamentaux.. Bref, cette théorie met en relation la situation de pauvreté des élèves avec leur faible résultat scolaire.
En tant que stagiaire de première année, il va de soi que je ne peux pas changer la réalité de ces enfants dans l’espace d’à peine vingt jours de stage. Cependant, après ma prise de conscience quant à la réalité quotidienne de mes élèves, je vais tenter de proposer des projets intéressants et stimulants aux élèves afin qu’ils aient envie de s’investir et de venir à l’école.
De ce fait, au cours de mon stage, j’ai initié plusieurs projets afin de susciter l’intérêt des enfants aux matières scolaires. Par exemple, pour travailler le français écrit et oral, j’ai fait un projet de bande dessinée géante avec les élèves où, en équipe de deux, ils devaient créer une petite histoire d’une page en plus d’illustrer eux-mêmes l’action. Pendant ce projet, les enfants ont eu la chance d’avoir accès à plusieurs ressources telles que des extraits vidéo du fonctionnement d’une bande dessinée, des exemples de types de BD et l’accès à des sites internet expliquant les points forts d’une bonne bande dessinée.
De plus, tout au long de mon stage, j’essayais de varier mes méthodes d’enseignement et mes activités et je faisais participer les élèves le plus possible en classe. La diversité et la nouveauté des projets ont fait en sorte de capter l’attention des élèves et de les inciter à s’impliquer davantage en classe. Bref, cet élément m’a permis de constater que lors de ma carrière je vais croiser des élèves qui seront tous différents et qui vivront probablement des problèmes que je ne serai pas en mesure de résoudre. Cependant, j’ai le pouvoir de faire de l’école un lieu où ils vont se sentir bien et où ils auront envie de s’épanouir en dépit de toutes les épreuves qu’ils auront à surmonter au cours de leur année scolaire.
* Quelque peu inspiré de mon Analyse réflexive 1 élaboré principalement dans le cours FPM1600.
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Anaïs Faubert Leblond (jeudi, 19 septembre 2013 17:21)
Comme j’ai moi aussi été dans une école où plusieurs enfants étaient issus de familles défavorisées, je comprends très bien ta façon de voir les choses. Comme tu le mentionnes si bien, il est impossible de sauver tous les élèves que nous allons croiser durant notre carrière. Cependant, les activités que nous leur proposons ont un rôle à jouer dans leur motivation et leur réussite. Ton projet de bandes dessinées géantes me parait très signifiant pour les élèves et me semble unisexe, ce qui est un énorme point positif. Selon moi, pour raccrocher les élèves à l’école, il faut aussi s’intéresser à eux, à ce qu’ils ont à dire et à leurs intérêts. Être près de nos élèves est une façon de les faire sentir en sécurité dans l’école. Il faut aussi souligner les bons coups de ceux-ci pour qu’ils se sentent valorisés dans leur milieu scolaire. Pour unir nos deux idées, il pourrait être intéressant de créer un projet à partir des intérêts des élèves. Par exemple, un petit sondage dans la classe pourrait être effectué en début d’année afin que l’enseignant puisse préparer divers projets qui rejoignent ce qui intéresse les enfants de la classe. De plus, on pourrait aussi demander aux élèves de choisir leur sujet, mais en se basant sur un thème spécifique.
En lisant ton billet, j’ai décelé ta grande passion pour l’enseignement et la création de projets. Je suis impressionnée que tu aies créé une activité si complète dès ton premier stage.