Dans le cadre du cours ASC2047-11, Éducation et pluriethnicité au Québec, j’ai du composé un billet traitant de la compétence 13 propre à l’UQAM qui traite de la pluriethnicité.

En commençant, en regard avec la compétence 13, j’ai choisi d’écrire un billet sur un reportage présenté dans le cours qui m’a profondément marquée. La thématique abordée me touche énormément puisque je trouve qu’elle traite d’une problématique très importante à l’école. Ce reportage se nomme Leçon de discrimination. C’est une enseignante de troisième année de l’école Saint-Pierre située dans la ville Saint-Valérien-de-Milton en Montérégie, madame Annie Leblanc, qui a réalisé cette expérience dans sa classe avec la collaboration de l’émission Enjeu, présentée sur la chaine de Radio-Canada.

Cette expérience a été en elle-même une leçon de discrimination pour les élèves comme l’indique le titre du reportage. Pour ce faire, l’enseignante a séparé ses élèves en deux sous-groupes, soit les petits et les grands. Ainsi, un matin, cette dernière a décrété que, selon des études scientifiques, les enfants qui mesuraient moins de 1m34 étaient plus intelligents que les autres. C’est en se basant sur une donnée totalement incontrôlable que l’enseignante a donné différents privilèges à ce premier groupe tout au long de la journée en discriminant les autres élèves de la classe. Puis, le lendemain matin, l’enseignante a fait totalement l’inverse avec les élèves plus grands.

L’expérience qui a duré seulement deux jours aura occasionné beaucoup de remous chez les élèves puisqu’ils se voyaient séparés de leurs amis et qu’ils devaient faire face à des situations de discrimination inhabituelles et très éprouvantes pour eux.

Ce reportage fut présenté en septembre 2006. À cette époque, j’avais l’âge de quatorze ans et lorsque le reportage avait été présenté à la télévision, je l’avais enregistré et écouté plusieurs fois. Ayant déjà le désir de devenir enseignante, ce reportage m’avait inspirée puisque je trouvais cela extrêmement enrichissant de voir jusqu’où une enseignante pouvait aller pour sensibiliser ses élèves à une problématique importante. Aussi, j’aimais bien le lien de confiance qu’avait développé cette enseignante avec chacun de ses étudiants.

En visionnant le reportage à nouveau dans la classe universitaire après plusieurs années et en apprenant le type de billet que je devais rédiger, mon choix était inévitablement fixé sur ce reportage. De plus, j’ai également choisi cet artéfact, car l’école présentée ainsi que ses composantes ressemble énormément aux écoles de la commission scolaire que je fréquente : des écoles de campagne sensiblement homogènes qui n’accueillent pratiquement pas d’élèves provenant d’autres communautés culturelles. De ce fait, je trouvais extrêmement pertinent d’exploiter cet élément en regard avec la compétence 13 spécifique que nous devons développer dans le cadre de notre formation à l’Université du Québec à Montréal.

Cette expérience m’a profondément marquée à plusieurs niveaux, en tant que future enseignante. D’abord, la réalité de la classe dont sa composition plutôt homogène et l’absence de groupes pluriethnique m’a vraiment interpellée puisqu’elle se colle parfaitement aux réalités des écoles de ma région que je fréquente. Jusqu’à maintenant mes expériences de stage et mes expériences de suppléance ne m’ont pas donné la chance de m’approprier et de travailler au niveau de la compétence professionnelle 13. Pour être honnête, cette compétence m’effrayait un peu puisque je me questionnais à savoir ce que je pourrais faire pour atteindre les exigences de cette compétence si je n’avais aucunement la chance d’être en contact avec ses composantes.

Le visionnement de ce reportage dans le contexte du cours universitaire m’a réellement permis d’établir des liens concrets entre la compétence 13 et la façon dont je pourrais m’en approprier les composantes dans le cadre de ma formation. En fait, je crois que la compétence 13 va au-delà de la réalité pluriethnique spécifiquement puisqu’elle peut s’appliquer dans une multitude de contextes différents. Je crois que je pourrais travailler cette composante en tentant de réduire et d’abolir les injustices ainsi que la discrimination qui se retrouvent parfois dans les classes où je dois enseigner.

Ayant grandi dans un milieu extrêmement homogène, je n’avais jamais été sensibilisée à une réalité pluriethnique puisque j’ignorais totalement ce que c’était. Cet élément a fait sorte que je développe parfois des idées préconçues, car je n’avais pas la chance d’être en contact avec des communautés culturelles qui auraient pu m’amener à distinguer la réalité des stéréotypes. En tant qu’enseignante, je crois qu’il est primordial de développer mon savoir-être en regard avec la compétence 13 puisque cela me permettra d’instaurer un bon climat de communication en classe tout en créant un sentiment d’appartenance au milieu chez tous mes élèves. Je crois qu’il est essentiel d’enseigner aux élèves ce qu’est la discrimination afin qu’ils soient capables de la reconnaitre. De ce fait, les enseignants qui enseignent dans des milieux homogènes devraient sensibiliser davantage les élèves à la diversité en démystifiant les préjugés qu’ils peuvent avoir et en discutant ouvertement des questions parfois « taboues » avec eux.

Une bonne maitrise de la compétence 13 permet aux enseignants d’accroitre leur savoir-être en la matière puisqu’ils prennent conscience de l’influence importante qu’ils ont chez leurs élèves ainsi que de l’importance de l’utilisation de référents culturels significatifs pour les élèves dans le cadre de leur enseignement en classe. Cette composante fait en sorte d’amener les enseignants à faire attention à leurs faits et gestes en la matière afin de ne pas engendrer de la discrimination involontairement au sein de leur classe. Ainsi, si les mesures mentionnées précédemment étaient appliquées concrètement en classe, l’endogroupe des élèves pourrait s’élargir puisqu’ils seraient davantage en mesure de percevoir les ressemblances qu’ils possèdent avec les autres communautés ethniques.

Ce reportage a vraiment amené une prise de conscience considérable chez moi et je crois que cela va définitivement changer ma façon de faire avec les élèves. Je serai davantage en mesure de cerner les situations de discrimination ou celles qui présentent des injustices quelconques. Lors de mon prochain stage, j’aimerais beaucoup trouver des outils, des ressources et des stratégies pour pouvoir intervenir efficacement dans ce genre de situations afin que je puisse accroitre mon savoir-faire dans ce domaine. Bien que pour l’instant je n’aie pas à appliquer ces outils concrètement lors de situations de discrimination pluriethnique, je pense que je serai davantage en mesure de le faire éventuellement puisque j’aurai été en contact avec d’autres types de discrimination. Selon moi, les victimes de ségrégation, quel qu’en soit le motif, se ressemblent à plusieurs points de vue puisque ces derniers désirent tous sensiblement la même chose : ne pas être rejetés par les autres en étant acceptés tels qu’ils sont.

Bref, ce cours, par le biais du reportage, m’a permis de comprendre réellement ce qu’impliquait la compétence 13 du programme. Dorénavant, je serai davantage à l’affut de telles situations. De plus, lorsque j’aurai à enseigner à des élèves plus vieux et qu’une situation de discrimination quelconque se présentera, je pourrai peut-être faire visionner ce reportage aux élèves afin qu’ils portent un regard différent sur les gestes qu’ils posent peut-être inconsciemment au quotidien. Aussi, je pourrais organiser un jumelage entre les élèves de ma classe et les élèves d’une autre classe provenant d’un milieu pluriethnique à Montréal. Ces échanges permettraient aux élèves de constater qu’ils possèdent plusieurs points en commun avec ces jeunes, ce qui les amènerait involontairement à reconsidérer la composition de leur endogroupe.

Je vous invite à visionner ce reportage qui saura vous toucher et vous faire réfléchir...